1- Commentaire du texte de Tapan Das par un lecteur.
2- Commentaire sur l’article de Tapan Das par un
"referee"
|
|
Mécanique
Quantique et Astrologie
Tapan Das Ph.D., P.Eng.
voir article complet en anglais...
(document au format pdf)
Résumé
:
L’article propose une hypothèse basée sur une similarité entre la science atomique et la mécanique quantique d’une part, et l’astrologie d’autre part, qui donnerait la possibilité d’une nouvelle méthode d’analyse de thème de naissance. L’astrologie interprète le caractère d’une personne et prévoit le futur en se basant sur la position du soleil en signe, de l’Ascendant et la position des planètes. La mécanique quantique est une branche de la science concernant les propriétés des particules atomiques et subatomiques là où la mécanique classique est défaillante. Elle attribue un nombre quantique aux électrons en orbite autour du noyau et est en rapport avec la dualité onde-particule. Dans cet article, l’analyse astrologique des thèmes de deux personnages célèbres est donnée en exemple. La force des planètes a été calculée comme « weighting numbers » basée sur la position dans le zodiaque et les aspects. En rationalisant le signe solaire et les planètes en accord avec leurs « weighting numbers », le caractère et la vie des deux personnages s’accordent avec leur vies . L’auteur assigne trois nombres quantiques astrologiques. 1 correspond au signe solaire, 2 à l’Ascendant, 3 aux planètes dans le zodiaque. Le « weighting number » peut être positif ou négatif. Un « astro-quantum model » est proposé avec le premier « lobe », le second comme second « lobe » et les planètes comme troisième « lobe » […]. Dans un but de simplicité, les positions des maisons, les rétrogradations et les transits n’ont pas été considérés dans cette analyse. L’auteur propose le nom de « quantrologie » à cette méthode hypothétique, laquelle exige des recherches ultérieures.
J’ai lu le premier texte de Tapan Das sur les liens qu’il suppose « entre astrologie et mécanique quantique », et j’aimerais y réagir en proposant quelques critiques et quelques questions à l’auteur.
En premier lieu, la « quantrology » de Tapan Das est-elle une théorie physique ? Si oui, alors sur quelles grandeurs physiques repose-t-elle ? « L’énergie » par exemple, n’est pas une grandeur en soi tant qu’on ne précise pas précisément de quoi on parle.
Ensuite, en quoi la « quantrology » est-elle autre chose qu’un classement des facteurs entrant dans l’interprétation astrologique du thème de naissance ? La pondération des astres selon leurs positions et les aspects qui les concernent amènent à le penser, et rien ne nous renseigne sur le pourquoi de ce rangement comparable à celui des électrons dans un atome. Pour l’instant on a le sentiment que c’est l’auteur lui-même et non des raisons physiques qui imposent ces choix.
L’analogie en tout cas, n’est pas un procédé rationnel de décision, et encore moins scientifique. L’ordre astrologique traditionnel des astres ne saurait donc être considéré comme point de départ certain d’un tel classement. L’ascendant par exemple, n’a pas de raison de se trouver à la place qui lui est donnée plutôt qu’à une autre. De plus, l’auteur semble se permettre de donner des valeurs positives ou négatives aux aspects par analogie au spin positif ou négatif d’un électron : au-delà de la sémantique (« + et – »), l’auteur pourrait-il nous préciser les raisons scientifiques ou logiques qui lui permettent un tel choix ?
Et quelle homogénéité y a-t-il dans ce système ? Peut-on ordonner des « énergies » provenant 1) des corps massifs du système solaire, 2) de points abstraits comme l’ascendant, 3) Des aspects qui sont des angles, et 4) des signes et des maisons astrologiques dont on ne connaît pas la nature ? Je ne crois pas que sans plus de raisons de le faire, on puisse amalgamer des entités aussi différentes en un système homogène.
Je crois qu’il est plus qu’imprudent aujourd’hui de considérer l’astrologie, comme l’auteur le fait dans son texte, comme « une branche de la science ». Le Rams existe justement pour soumettre l’astrologie au critère scientifique, mais ne prétend pas pour autant pouvoir donner une explication scientifique de l’astrologie.
Paradoxalement, toujours selon l’auteur, l’astrologie reflèterait les événements terrestres mais n’interviendrait pas causalement. Il y a là de quoi faire réagir du point de vue du rams et du point de vue précédent. A moins que l’approche se revendique réellement d’une interprétation proche de celle de la mécanique quantique, j’attends encore une fois les raisons de l’auteur qui lui permettent d’envisager cette hypothèse comme au-delà du domaine de l’imagination. En somme, où sont les probabilités qui amèneraient à pouvoir utiliser le formalisme quantique au point de mettre le principe de causalité au second plan de nos recherches ?
L’expression « cosmic picture » me gêne aussi, car elle se traduirait par « photographie cosmique », « photographie du cosmos » ou « image de l’univers » (au moment de notre naissance). Or je crois qu’une astrologie analysée du point de vue scientifique ne peut plus considérer les choses comme au temps d’un Cosmos qui semblait proche des hommes. Elle doit se considérer comme un phénomène local, limité au système solaire (jusqu’à preuve du contraire), je ne suis pas sûr que l’auteur prenne cette précaution.
Les orbes définis par l’auteur enfin, sont de 6, 7, 8 et 10° selon les aspects : n’est-ce pas beaucoup trop important pour être significatif ?
Bien sûr, que l’auteur ne prenne pas ces critiques comme des attaques personnelles contre lui-même ou l’astrologie, mais plutôt comme un rappel de certaines exigences que réclame une approche scientifique de celle-ci…
Cordialement.
L’article de Tapan Das « Quantum Mechanics and Astrology » publié récemment malgré l’avis réservé du referee, dans le but d’ouvrir une voie de recherches et de réflexions qui sont pour nous toujours intéressantes, nous amènent à inclure maintenant les remarques qu’il suscite et qui se développent chez nos lecteurs. Elles peuvent se résumer de la façon suivante :
1) l’ensemble du texte repose sur une analogie présentée comme hypothèse par l’auteur, mais cette analogie n’est pas démontrée scientifiquement et reste spéculative, sans fondement statistique. L’intérêt de la technique proposée n’est donc pas évidente par rapport aux techniques actuellement utilisées.
2) L’auteur s’éloigne de notre concept fondamental d’une causalité scientifique de l’astrologie et les utilisations de termes faisant appel, par exemple, à des « cosmics pictures » laissant entendre que l’être humain est situé dans un imprécis « univers » et non dans le système solaire comme les recherches actuelles le démontrent.
Ces considérations ont amené le referee a refuser le second texte proposé par le même auteur : nous avons donc suivi son avis.
|